Épisode 7 – Virginie et les origines de New York

Passion Modernistes - A podcast by Fanny Cohen Moreau - Fridays

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Saviez-vous que New York était d’abord une colonie néerlandaise ? Et pourquoi la ville s’appelle ainsi ? Passion Modernistes RSSSpotifyDeezerApple Podcasts Virginie Adane Après une maîtrise d’histoire consacrée à la vision de l’Amérique qu’avait l’Europe au XIXème siècle, Virginie Adane s’est lancée dans une thèse, soutenue en 2017, intitulée « Genre, pouvoir et relations marchandes dans une société coloniale multiculturelle. Nouvelle-Néerlande, New York (1630-1730)« . Virginie était fascinée par le choix de ces personnes de tout plaquer pour aller vivre sur un continent inconnu et elle voulait se plonger dans les racines de l’Amérique et des colonies. La Nouvelle-Néerlande, terrain peu étudié Colonie fondée à partir de 1624 autour de la vallée de l’Hudson et de l’île de Manhattan, la Nouvelle-Néerlande est une colonie néerlandaise dans un monde colonial anglais, formée autour de la traite des pelleteries. La société coloniale est marquée par sa diversité, faisant se côtoyer des populations européennes, amérindiennes et afro-caribéennes. À partir de 1664, la colonie connaît un changement de souveraineté, devient New York et est intégrée à l’empire anglais. En un siècle, une société nouvelle a émergé, s’est construite et transformée. Dans sa thèse, Virginie Adane a analysé le rôle des normes et relations sociales entre hommes et femmes dans la construction de cette société et a envisagé la façon dont ces normes et ces relations construisent un ordre social et  informent les échanges marchands. Une nouvelle société américaine La société de Nouvelle-Néerlande est caractérisée, dès les premières années de l’installation coloniale, par sa diversité culturelle et religieuse, ainsi que par la diversité des projets coloniaux. Parmi ces projets, la mise en place d’un peuplement familial pose la question des normes familiales et de genre au cœur de la formation de la société nouvelle. Ces normes constituent l’armature de base de l’ordre colonial et d’une volonté de faire société, par l’imposition, la transposition ou l’adaptation de prescriptions quant au comportement sexué. Pour les administrateurs, la conformité et le respect des normes de genre étaient conçus comme un garant d’ordre social. Du reste, l’aspiration et l’adaptation à ces normes est aussi le fait des des colons eux-mêmes. Novi Belgii Novaeque Angliae… (Carte de la Nouvelle-Belgique ou Nouvelle-Hollande), 1685, par Nicolaes Visscher Cet attachement permet de comprendre, paradoxalement, l’apparente violence des rapports sociaux et l’importante judiciarisation des pratiques sociales. Virginie a voulu montrer que la Nouvelle-Néerlande était, au contraire, une société très normée. Avec le changement de souveraineté, les questions de masculinité, de féminité et des rôles et des relations qui y sont associés ont été au cœur du processus de domination et d’imposition d’un nouvel ordre colonial. Elle a ainsi observé une prise en charge plus marquée de la régulation des crimes moraux – prostitution, adultère, mariages dysfonctionnels – dans le cadre d’une société où le contrôle social par la population s’avère moins opérant que celui effectué par les autorités. Une longue thèse de dix ans Pour étudier la Nouvelle-Néerlande, Virginie Adane a dû notamment étudier le néerlandais pour se plonger dans les archives, la barrière de la langue ayant retenu beaucoup de chercheurs et de chercheuses avant elle. Grâce à des bourses, elle a pu passer deux ans aux États-Unis pour faire ses recherches directement sur son champ d’étude, rencontrer des sociétés historiques sur place. Retrouvez Virginie Adane aussi dans le podcast MDR qui parle des comédies françaises et le podcast Les rois du monde est stone etc sur les comédies musicales françaises.   Si vous voulez en savoir plus sur le sujet voici quelques lectures que vous conseille Virginie : Jaap Jacobs, The Colo